DANS L'OEIL DE CATHERINE SCHWAAB

Sorties parisiennes, bons plans parisiens et autres, chroniques et réflexions sur la vie, la mort, les djeuns et la coiffure !

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Par Catherine Schwaab
5 nov. · 2 mn à lire
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Pharrell Williams, un flair en or

Pharrell Williams, encore lui. Ne le perdez pas de vue, tout ce qu’il touche se transforme en… platine. Ces temps-ci, le styliste hommes de Vuitton investit dans un palace vintage à Paris, le Saint-James & Albany.

Pharrell a daigné sourire en portant le flamme

Avec son poulain qu’il produit Snoop Dogg

J’avoue, pendant les J.O., je l’ai trouvé limite sympathique. A côté de l’enthousiasme d’une Laetitia Casta ou de Snoop Dogg, Pharrell Williams semblait, comment dire, ennuyé. Je comprends maintenant qu’il était en train négocier un deal à plusieurs millions avec Mark Scheinberg de Mohari Hospitality et David Zisser du groupe Omnan : la reprise d’un joyau endormi, l’hôtel particulier de Jean de Boullogne, contrôleur général des Finances du roi Louis XV.  Construit en 1751, c’est un palace un peu poussiéreux mais au style intact, il a le charme et la prestance d’un vieil aristocrate solitaire. Et une vue imprenable sur les jardins des Tuileries et la rue Saint Honoré, en plein cœur de Paris. Pharrell n’allait pas laisser ce trésor aux Qatari.

Le palace Saint James and Albany, côté jardin. A l’intérieur, marbres, moulures, dorures… mais en piteux état.

Des revenus à plusieurs centaines de millions

Derrière son allure d’ado à petites lunettes rondes, l’artiste et producteur a de gros moyens : non seulement grâce à LVMH qui le paierait 30 à 40 millions par année ; mais aussi grâce à ses retours sur investissements : les chanteurs stars (Madonna, Justin Timberlake, Jay-Z, Snoop Dogg, Britney Spears…) ; la mode et le luxe : sa marque de streetwear au petit nom sans prétention, Billionnaire Boys Club ; ses partenariats avec les marques (Adidas, Moncler, Uniqlo, Chanel…) ; les jeans G-Star dont il est co-propriétaire depuis 2016, mais aussi ses cosmétiques Humanrace, le secret de son teint de porcelaine béninoise, lui qui a fêté ses 51 ans. Ce créateur flaire les tendances comme un sanglier les truffes.

Eh bien là, le businessman n’a pas attendu les résultats calamiteux des géants du luxe Kering et LVMH ; pas eu besoin de lire l‘interview d’un patron de Chanel qui note que « la clientèle est fatiguée d’être matraquée par le luxe »; Pharell-la-pythie a senti que c’est dans le bien-être que se situent les prochains jackpots. Il s’était mis en jambe en 2021, avec une participation dans un « boutique hôtel » à South Beach, Miami. Aujourd’hui, il aide Paris à reconstituer son patrimoine. Les travaux de restauration s’annoncent énormes. Mais les profits aussi.

Selon Grand View Research qui cumule plusieurs études, entre 2024 et 2030, le tourisme de luxe devrait croître chaque année de +7,9%. Donc c’est bien dans les palaces qu’il faut mettre son argent, Pharrell donne l’exemple.

Pharrell comprend les femmes

Le sens du show : Helen et Pharrell en 2019

Et en 2024

Dans ces études, on note une caractéristique : de plus en plus de femmes voyagent, et 71 % des passagers solos sont des femmes. Un détail qui n’a pas échappé à notre sorcier : il lance Qream, deux liqueurs, fraise et pêche « For Women only » pour, dit-il, « celles qui travaillent dur et veulent se détendre avec des amis à la fin de la journée ». Such a darling.

En 2008 avec leur fils Rocky qui a maintenant 16 ans, et deux petits frères et une soeur de 7 ans

En plus de comprendre nos problèmes de femmes, cet artiste-homme d’affaires toujours à l’écoute de ses intuitions aide à repeupler la France tout en partageant le stress familial : avec sa femme designer Helen Lasichanh, ils sont parents de quatre enfants dont des triplés nés en 2017, et un fils de 16 ans. La famille nombreuse loge à Paris, au palace Cheval Blanc au-dessus de La Samaritaine. Dans la suite à 45000 euros la nuit ? Mystère.

Sûr que sa mauvaise humeur pendant les JO était liée aux gosses : à 7 ans, ça crie, ça bouge, ça désobéit. Ça incommode les clients du palace ! On peut réussir en affaires, en mode, en musique, en amour. Et se faire moucher par ses enfants.  

Catherine Schwaab