TRUMP, un cas psychiatrique ? Un cas social, un spécimen explosif

Après la danse des sept voiles de Macron à la Maison Blanche, on est encore sous le choc de cette querelle en direct entre Trump et Zelensky. L'incurable Président américain charrie ses traumas d'enfance comme un fardeau

« Un très bon moment de télévision ! » Commentaire du Président Donald Trump vendredi après l’altercation violente avec Vladimir Zelensky. Il parle comme Catherine Barma, grande productrice de plateaux chocs (elle a travaillé avec Thierry Ardisson et Laurent Ruquier entre autres). On n’en croit pas ses oreilles. Le type est vraiment sans filtre. Il vient d’humilier Zelensky (« Tu n’as pas les cartes en main », « Tu es acculé là-bas », « Tu devrais dire merci, être reconnaissant ! »), de le calomnier en direct (« Tu joues aux cartes. Tu joues avec la vie de millions de personnes.»), de balancer des accusations (« Tu joues avec la Troisième Guerre mondiale »), etc etc. Et sa seule conclusion c’est… que, tel un grand acteur dans son personnage, il a fait très fort devant les caméras ! Non seulement il a piétiné les principes élémentaires de la diplomatie, ou plutôt de la simple hospitalité, mais en plus il a offert au monde « un grand moment de télévision » ! Il se frotte les mains, ravi de cet instant de voyeurisme  : vous avez eu la chance d’assister à une méchante dispute qui n’aurait jamais dû sortir du secret du bureau ovale, mais moi, je vous la donne à voir. Dans sa tête, il calcule déjà le taux de circulation de la séquence dans le monde. Plus fort que « You are fired », son leitmotiv dans « The Apprentice » son émission sur NBC dans les années 2000-2010.

Zelensky face aux propos mensongers de Trump et Vance. Dix minutes après il quittait la Maison Blanche

« Tu es viré ! » adressé comme une claque à celui qui est regardé comme le plus vaillant héros international. Zelensky force le respect, l’admiration, l’adoration. Tout ce dont rêve ce pauvre Donald à l’ego surdimensionné et fragile. Eternellement frustré, ce narcissique manifeste une hostilité malfaisante à la première contrariété. On vient d’en avoir la preuve avec Zelensky qui ne s’est pas prêté au jeu attendu de la déférence.

Le sentiment de Trump envers Macron : attraction-répulsion

Acteur Macron : 10 sur 10 !

Emmanuel Macron, en bon séducteur rodé à l’exercice, sait, lui, ménager la chèvre et le chou. Il surfe sur la relation d’attraction-répulsion de Trump pour la France : l’Américain est à la fois subjugué et jaloux des éléments objectifs de notre culture - monuments historiques, châteaux, art de vivre, luxe, femmes, charme… En d’autres circonstances, Volodymyr Zelensky aurait su manier la flatterie et la fermeté aguicheuse. Mais là, le Président d’un pays en guerre depuis 3 ans ne s’est même pas plié au costume-cravate. L’impudent ! Trump allait lui montrer qui est le plus fort. « You’re fired ». Sa jouissance…Plus fort qu’un coït avec Stormy Daniels.

Tant d’articles, de bouquins ont été écrits sur la psychologie de Donald Trump, regardez sur Google. On a compris qu’avec son instabilité, le président américain frise le « cas psychiatrique ». Mais la folie n’empêche pas de réussir à atteindre ses objectifs. Malgré ses complexes, son inculture, sa folie furieuse, obligé de constater que face à Zelensky, il avait planifié une stratégie avec Vance dans le but d’aller au clash. Avant de se mettre à table et négocier. Des méthodes de dealer. Enfin, de marchand.

Serait-il devenu président des Etats-Unis s’il était plus « normal », plus respectueux de l’autre ? Non. C’est sa sauvagerie, sa mégalomanie et son agressivité qui l’ont propulsé au pouvoir.

Le père de Trump : un monstre écrabouilleur

Il faut se souvenir de ses origines : son père, Fred Trump était un monstre effrayant pour ses trois enfants et pour son entourage. Mary Trump, 60 ans, psychologue, la nièce de Trump (fille de son grand frère), raconte dans un documentaire : « Mon grand-père Frederick gérait sa famille comme une lutte où il ne pouvait y avoir qu'un seul gagnant et où tous les autres étaient des perdants. » Le père de Mary, grand alcoolique (on peut se demander pourquoi), a été terrassé par une crise cardiaque quand elle avait 16 ans. En 2020, elle a publié un bouquin édifiant : « Trop et jamais assez : comment ma famille a créé l’homme le plus dangereux du monde ».  Sa description du grand-père Frederick est confirmée par David Cay-Johnston, ex-journaliste d’investigation au New York Times : « Frederick était un homme incroyablement froid et méchant, très travailleur, contrairement à Donald qui est paresseux. Il réprimandait constamment ses enfants. “Pourquoi n'avez-vous pas fait de bénéfice sur ça ? Pourquoi n'avez-vous pas récupéré l'argent de ceci ou de cela ?“ Un environnement vraiment horrible » En écho, Mary Trump qualifie son grand-père de «manipulateur, humiliant les plus faibles ». Sans surprise, Donald Trump aurait, selon elle, « développé une indifférence hostile et un manque de respect agressif » face à l'adversité.

Bon. Sachant cela, face à cet individu traumatisé et encore sous le coup d’un complexe d’infériorité, on peut expliciter ses outrances. Sans pour autant les éviter.

Question 170 milliards de dollars : si Zelensky et les Européens lui répètent qu’il est l’homme le plus fort du monde, allons-nous éviter le dépeçage de l’Ukraine ?  Trump-Zorro, en garde !

Catherine Schwaab

 

DANS L'OEIL DE CATHERINE SCHWAAB

DANS L'OEIL DE CATHERINE SCHWAAB

Par Catherine Schwaab

JOURNALISTE MULTI CARTE Paris Match

Fashion Mode d’emploi (Flammarion)

Sciences Po - HEI Genève

Théâtre. Expos. Sorties. Restos. Toutes les tendances.

Les derniers articles publiés