Ne nous laissons pas abuser par les vidéos de filles qui chantent, sans voile. La machine étatique est de plus en plus sanguinaire. Les exécutions se multiplient. Un jeune opposant vient d’être assassiné par les bassijis. Un de plus.
En Iran, Omid Sarlak, 27 ans, a été assassiné pour avoir brûlé le portrait de l’ayatollah Khamenei. Sa vidéo à peine diffusée sur Instagram, son corps a été retrouvé dans une voiture, criblé de balles. Omid n’était pas le premier à brûler la photo du vieux monarque sanguinaire. Il savait qu’il risquait la mort. Un rien peut déclencher ce genre de représailles de la part des hommes de main des pasdarans et des mollahs, bassidjis, etc…. « Un mort de plus, ça leur foutra la trouille », pensent-ils. A tort. Les Iraniens sont au-delà de la peur. Dans son désespoir de citoyen opprimé, fliqué, bloqué dans sa vie, Omid a soulagé sa rage avec ce geste. Vivre sous cloche ou mourir. 46 ans que ça dure. Cette année 2025, le régime a intensifié ses tueries. Pas seulement les filles sans hidjab, les contestatrices, les fêtards, les activistes, les influenceurs (-ceuses), les intellectuels (-les), les poètes, les créateurs (-trices)… Des exécutions sommaires ont aussi visé les soi-disant « collabo » d’Israël après le bombardement des deux centrales atomiques et la guerre des 12 jours. Une hécatombe. Presque rien ne filtre. Il faut aller sur les sites en persan. Annonces de disparitions, de deuils. Chants funèbres. Chansons hommages. Tristesse infinie. Colère impuissante.
Omid Sarlak assassiné par balle par le régime pour avoir brûlé la photo de l’ayatolah Ali Khamenei
Comment réagirions-nous à leur place ? Quand, parent, ta fille n’est pas rentrée à la maison hier soir, tu penses immédiatement à une rafle, une détention. Tu retraces sa soirée. Tu interroges les cellules de surveillance dans les quartiers. Tu tentes un bakchich pour avoir des infos. Où est-elle emprisonnée ? Deux jours, trois jours. On te balade. Impossible de savoir. Si tu as de la chance, elle réapparait, défaite, au bout d’une semaine, un mois. Libérée de prison, terrorisée, traumatisée, c’est la méthode. Sinon on te lâche qu’elle est morte. Et on te rend son corps à la seule condition que tu la fermes, que tu n’organises pas de cérémonie de funérailles. Un enterrement caché dans un lieu caché… On parle d’une république islamique qui pratique la charia, la loi religieuse castratrice qui envahit tout. Et tue.
Combien de parents détruits par une telle cruauté. Combien de jeunes traumatisés, enragés, fous de révolte, suicidaires. Comme Omid. Lui mettait ses espoirs dans un renversement du régime, remplacé par Reza Pahlavi, le fils en exil du shah d’Iran. Mais comment une opposition désarmée peut-elle renverser un régime aussi expéditif et sanglant ? « Vacillant », me répliquent les Iraniens. Vingt ans, 30 ans que j’entends qu’ « ils vont tomber »…
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Il y a ceux qui partent, s’arrachent à leur famille aimante, à ce pays qui les habite. Pour ne pas devenir dingue. Ils le sont déjà, schizophrènes dès l’enfance, avec une vie dedans-dehors : à la maison et à l’école. Le réflexe du mensonge pour rester en vie. Protéger ses parents… Ensuite les parents te poussent à les quitter, le cœur déchiré. Il y aurait 5 millions d’Iraniens émigrés dans le monde. Environ 40'000 en France. Chaque année, ils seraient 220'000 à quitter le pays.
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