Serena Williams : Never too rich, never too thin…

La championne de tennis qui a passé sa vie à lutter contre les kilos a enfin trouvé sa taille idéale. Grâce au célèbre anti-diabétique coupe-faim. Tellement contente qu’elle en fait la pub ! Mais contre elle, les critiques ne désarment jamais

Serena a lutté toute sa vie pour garder sa… sérénité. Et franchement, avec les critiques qu’elle a endurées, et stoïquement affrontées, elle pourrait aujourd’hui tenir un ashram. Trop grosse, trop musclée, trop masculine, trop badass, trop… noire. La star a toujours été “too much”. A commencer par son tour de cuisse. A chaque coup, elle ripostait, calme, juste, sans s’énerver. Exemplaire. Très différente de ses colères sur les courts. On relevait au passage le machisme minable du monde du tennis : journalistes, patrons, administratifs et joueurs ricaneurs, à commencer par McEnroe qui dénigrait cette gagnante de 39 Grand Chelem. « Si elle jouait contre les hommes elle serait classée 700ème » a balancé cette langue de pute… qui s’est finalement rendu à l’évidence en 2022 : « Une icône, the greatest of all times ». Ouais. Bon.

Toujours « trop grosse »

Aujourd’hui elle a 46 ans ; avec son mari, Alexis Ohanian, elle a deux filles de 8 et 2 ans. Et après deux accouchements, elle a grossi. Le surpoids a toujours été sa bête noire. Avec son métabolisme robuste, cette athlète hors normes a dû lutter bien plus férocément que la gracile Isabelle Huppert pour garder la ligne. Serena ne le cache pas, elle a souffert comme une masochiste pour s’affamer, perdre 500 grammes…, toujours accusée par son entraîneur – par le public, les commentateurs, les mecs… - d’être « trop grosse ».

Alors quand elle a découvert le coupe-faim miracle, celle qui s’imposait une diététique stricte et un entraînement de fou a dit stop. « Ma vie entière, c’est la salle de sport, la musculation, la course à pied, l’entraînement, le HIIT, la danse, confie-t-elle à Vogue. Tout ce qu’on peut imaginer. J’arrivais toujours à un certain niveau sur la balance, mais je ne pouvais jamais descendre en dessous. C’est alors que j’ai décidé qu’il était temps d’essayer quelque chose de différent, et j’ai pris du GLP-1 avec Ro. »

Serena dans le clip pour les labos RO et le stylo-injecteur “magique”

GLP-1, la molécule de la minceur

Que celle (celui) qui n’a jamais rêvé d’être une libellule lui jette la première pierre. Aujourd’hui, le GLP-1 est aussi connu que l’hydroxychloroquine. Sauf que là, ça marche à tous les coups. C’est donc un médicament pour les diabétiques qui a été détourné en coupe-faim. Souvenons-nous de la dernière soirée des Oscars il y a quelques mois à Hollywood rebaptisée par un humoriste « Soirée Ozempic » tellement les rondouillardes stars du show biz arboraient des tailles de guêpe. Oprah Winfrey, Whoopy Goldberg pour ne citer qu’elles. Mais il y avait plein d’hommes aussi de Elon Musk à Robbie Williams. Ils avaient tous adopté cette molécule GLP-1 commercialisée par diverses marques, et avec des effets secondaires très modérés au regard du gain. En France, il faut une ordonnance.

Le mari de Serena investisseur chez Ro

Avec son mari Alexis Ohanian et ses deux filles il y a deux ans

Dans cette pub pour les laboratoires Ro, on est partagé. Partagé entre l’admiration et la gêne. Rien à dire, elle est canon, Serena ! Grâce au stylo injecteur qu’elle active sur son bras pour montrer comme c’est simple, elle a perdu 14 kilos. « Je me sens plus légère, plus sexy, plus féminine. » C’est son mari qui doit être content. Surtout parce que ce co-créateur de Reddit (site d’infos et de discussions) est aussi un des investisseurs de Ro. Une petite start-up qui devrait exploser la banque grâce à son égérie planétaire. Je vous rassure : Serena n’a pas besoin d’argent. Joueuse la mieux payée du monde (dans les 25 millions d’euros par an), elle a juste voulu donner un coup de pouce à Ro, et « dire la vérité », cash, à ses filles. Tout le monde est content.

Et quand on y pense, tout le monde a droit à la minceur, pas seulement Isabelle Huppert. C’est ce que répète le PDG de RO au Guardian : « Serena Williams a été choisie précisément parce que certains diront qu’elle n’a pas besoin de ces médicaments. […] Le but de la mettre dans cette publicité est de normaliser l’usage des médicaments amaigrissants comme un produit courant, un style de vie pour des personnes qui ne seraient pas des patients typiques. »

Massive mais athlétique

Cela, c’était avant GL-1

En gros, il dit que prendre un coupe-faim quand on se trouve trop gros, c’est comme prendre un anti-inflammatoire quand on a mal aux muscles. C’est efficace, sans efforts. Serena, elle, a lutté toute sa vie. Mal dans ses kilos, elle devait en plus subir le feu des critiques sur sa silhouette. Mais, solide dans sa tête, elle a réussi à clouer le bec de tous les perfides, et imposer un « body positive » pour les rondes.

Serena s’aime comme ça

Là, on l’accuse de se trahir. Une influenceuse d’Instagram - Jaimmy Koroma - amère : « Si même Serena s’y met, cela signifie qu’aucune personne et aucun corps n’est assez bien, même quand il est au pic de la performance » Mais le corps n’est pas que performance. Il est aussi beauté, bien-être, plaisir. La championne qui voit approcher la cinquantaine a enfin vaincu les résistances de son propre corps. Elle déclare haut et clair qu’elle se préfère avec 14 kilos de moins. Plus fluide, plus vivace, plus à l’aise. Plus rien à critiquer ! Enfin.

Catherine Schwaab

DANS L'OEIL DE CATHERINE SCHWAAB

DANS L'OEIL DE CATHERINE SCHWAAB

Par Catherine Schwaab

JOURNALISTE MULTI CARTE Paris Match

Fashion Mode d’emploi (Flammarion)

Sciences Po - HEI Genève

Théâtre. Expos. Sorties. Restos. Toutes les tendances.

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