Les enfants de stars sont-ils
précoces ? Ou décervelés ?
Ils n’ont même pas 10 ans, et ils ont des millions de fans. La faute aux parents tellement fiers de leurs petits génies. Ensuite, chacun sa route, chacun son chemin… .
Ca laisse un peu perplexe. Chez les Beyoncé, chez les Kardashian… on voit ces gamines de 8-10 ans monter sur scène avec maman ou papa et, devant 10'000, 40'000 personnes, se mettre à pousser la chansonnette, ou s’emparer du micro pour parler à « leur » public. Autrefois, à L’Ecole des fans Salle Wagram chez Jacques Martin, on s’attendrissait en riant devant ces petits qui balançaient leurs morceaux appris par coeur et leurs vérités sans filtre sur papa et maman. On n’en est plus là. Ok, ceux-c sont plus grands. Mais à 8 ou 10 ans, tu restes un enfant innocent et plein de naïveté, non ?
North, 10 ans, annonce son prochain album !
Kanye West et Ty Dolla sur scène à Phoenix, visages masqués, pas très rassurants
Et les enfants en plein rap, pas impressionnés : North, Saint, Psalm
Le 10 mars dernier au Footprint Center de Phoenix, Arizona, lors d’une soirée d’écoute de l’album de papa, North West, 10 ans, la fille de Kim Karadashian et Kanye West a tranquillement annoncé à « son » public surchauffé : « Salut, c’est Northie, je voulais vous dire que j’ai commencé à travailler sur un album qui s’intitulera Elementary School Drop-out » Tonnerre d’applaudissements, comme si elle avait déjà interprété le premier morceau. En fait, elle a posté sur Instagram quelques secondes de vidéo où elle rappe le refrain pendant qu’elle se fait coiffer. Oui, elle a sa coiffeuse. En fait, elle a déjà tout d’une grande. A 10 ans.
Son titre peut se traduire par «Lâcher l’école primaire». Est-ce une provocation, comme il y a vingt ans « College Drop-out », un album de son père qui exhortait, lui, à quitter le « College ». On entre au collège après avoir acquis des rudiments d’éducation à l’école primaire. Là, visiblement, la gamine est un peu décalée par rapport au cursus. Elle n’est pas scolarisée dans le public, quelle idée, elle est inscrite à la Sierra Canyon School de Los Angeles qui fabrique des héritiers.
La très réputée Sierra Canyon School, énorme complexe à Los Angeles aux installations dernier cri
L’établissement, très porté sur le sport, soutenu par Will Smith et Stevie Wonder, fait souvent parler de lui : il y a quelques années, LeBron James Junior, 5 millions de followers, fils de LeBron senior, célèbre basketteur des Lakers, richissimes champions et coqueluche de l’Amérique, jouait dans l’équipe de l’école devant des salles de 17000 places ! Si ça ne vous tourne pas la tête… Pas d’angoisse, une école pour « fils et filles de » sait gérer ce genre de vertiges. En principe.
Kanye West critique l’école de ses enfants “pour célébrités”
Mais Kanye West ne veut plus de ça pour aucun de ses quatre enfants aux prénoms lyriques, Saint, 9 ans, Chicago, 6 ans, et Psalm, 5 ans. Un profond désaccord oppose « Ye » à Kim, son ex-femme : « Il faut retirer nos enfants de leur fausse école pour célébrités », a-t-il insisté, expliquant sa crainte qu’ils soient «utilisés par le système». Quel système ? Les medias ? le show business ? Le fric ? Mystère. Le sien de système est un cocktail pointu de tout ça en même temps. Et la gamine a l’air de s’en sortir comme un chef. En février, North est apparue dans le clip de la chanson de son père, «Talking / Once Again ».
North, fille de stars, est prête pour la relève !
Comme une vraie artiste, elle explore son imaginaire : non contente d’intégrer le groove de papa, ne s’est-elle pas récemment essayée à la peinture ! Enfin, si l’on en croit la photo publiée par Kim sur Instagram : un coucher de soleil super-kitsch dans les tons violet-rose-orangé made by Northie ! Les internautes ont trouvé tellement beau qu’ils émettent des doutes. Sans vouloir être mauvaise langue, on peut se demander si les parents ne sont pas en train de s’attribuer l’origine des talents de la petite surdouée. L’un la musique, l’autre les pinceaux… sur fond de divorce orageux.
"L'oeuvre" de North...
... avec Kim, sa maman.
Les enfants doivent apprendre le français
Bon, il faudra bien un jour qu’elle fasse sa crise d’ado, Northie. Car en plus de leurs fibres artistiques, et des programmes polyvalents de la Sierra Canyon School, censée développer un esprit sain dans un corps sain, les enfants West-Kardashian ont des cours supplémentaires à la maison : par exemple, quand les amis des parents utilisent un mot compliqué dans la conversation, ils doivent l’inscrire sur une pancarte pour que le gosse le mémorise. Et enfin : comme dans les grandes familles russes à la cour du tsar autrefois, ils ont un prof particulier de français. On est flattés. Mais on ne voudrait pas être à l’origine d’un burn-out.
A cet âge-là, le cerveau imprime tout à la vitesse d’un supersonique de Tesla. Qu’ils soient fils de basketteur ou de chanteur, les gosses captent et miment, maîtrisent les réseaux sociaux, montent une vidéo plus vite que vous montez vos œufs en neige, et sautent allègrement d’un monde à l’autre. Mais quid de leur insouciance ? Question has-been sans doute.
Comme elles sont grandes !
Jay Z avec Blue Ivy, 12 ans, et Rumi, 7 ans
Avec sa fille pré-ado, Jay Z le 4 février aux Grammy Awards
Voyez l’autre famille célèbre, je veux parler des Beyoncé-Jay Z, trois enfants. Blue Ivy 12 ans, a déjà une petite carrière de co-interprète avec maman. Elle a même décroché à 8 ans le Bet Award (qui récompense les prouesses des Afro-Américains only)! Ses petits frère et soeur jumeaux, Sir et Rumi, 7 ans, ont entamé un parcours de mannequin grâce aux défilés de la griffe Ivy Park Kids, dessinée par qui, je vous le demande !
Il y a quelques années, Blue Ivy défilait avec maman pour présenter la collection Beyoncé dessinée avec Adidas.
Beyoncé ne les lâche pas d’une semelle : les voilà maintenant tous les trois sur ses clips. En vacances, pas de vacances, les enfants sont priés d’endosser les mêmes tenues que maman (qui se change trois fois par jour) « en extra-extra small », précise la star. Ils ont le droit de donner leur avis. Et de ne pas aimer. Mais là, ils ont intérêt à avoir des arguments.
On l’a compris, dans le show biz de haut niveau, ça ne rigole pas. S’il n’y en a pas un qui devient président parmi ces wonder-kids, ce ne sera pas de la faute des parents. A moins que d’ici là, Beyoncé ou Kim ne se déclarent. Après tout, le cas Beyoncé est entré depuis 2023 dans les programmes de notre prestigieuse Ecole Nationale Supérieure (ENS), « Beyoncé, nuances d’une icône culturelle ». Quant à Kim, après deux échecs, elle a réussi ses deux examens de mi-parcours pour devenir avocate. Ce ne serait pas pire que Biden ou Donald…
Catherine Schwaab
Catherine Schwaab
Paris Match - Sciences Po - IFM - Personnalités, théâtre, expos, mode, tendances
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