DANS L'OEIL DE CATHERINE SCHWAAB

Sorties parisiennes, bons plans parisiens et autres, chroniques et réflexions sur la vie, la mort, les djeuns et la coiffure !

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Par Catherine Schwaab
17 déc. · 2 mn à lire
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TU FAIS QUOI A NOEL ?

Pour résumer, les fêtes, c'est pas toujours la fête. Alors cette année encore, armons-nous de patience, d'énergie et de hauteur philosophique.

Comment passer Noël, les fêtes, la fête… Chaque année c’est la même question. Et chaque année ça se complique plus. On a pourtant l’impression avec l’âge - ben oui ! - de gagner en simplicité. On ne s’embarrasse plus de chichis ; on devient plus indulgent, on comprend, on s’adapte, on concilie… Les « vegan » avec les carnivores, les « il », les « elle », les « iel », les transgenres, les gays, avec les hétéros, les bi… Les générations X, Y, Z, et les boomers… Bref, avec le temps, on cultive l’empathie, le goût de s’aimer. Ou de ne plus s’agresser, vu les années qui nous restent…

Tant de sujets à pleurer… mais sourire quand même

Alors aux fêtes de fin d’année, notre souplesse fédératrice endure la pire épreuve olympique. Au point parfois d’avoir envie de déclarer forfait avant le début des hostilités. Pardon : des réjouissances. Tant de sujets de se disputer, tant de thèmes de conversation à ne pas aborder. Tant de philosophies qui vont s’affronter. Sans parler des ruptures familiales, de la fille, du fils brouillé avec ses géniteurs, et dont l’absence va laisser un trou noir dans l’atmosphère. Engendrer les interrogations qui tuent – « L’avons-nous mal élevé, cet enfant-roi ?”,  “L’avons-nous mal aimé ? trop aimé ? » – et qui ne résolvent rien. Je ne sais pas vous, mais autour de moi, j’observe de plus en plus de parents, l’âme en peine de n’avoir plus signe de vie de leur progéniture. Heureusement qu’il y a Instagram pour découvrir qu’il / elle est encore en vie. Le cœur lourd, il faut faire face, sourire, fêter.

Sapin en PVC, si-si !

Va pour une soirée. D’abord : sapin ou pas sapin ? sachant que piller la nature pour encourager une fête du consumérisme c’est péché. Oui mais encourager le chaleureux esprit de famille, pérenniser la tradition, voir briller les yeux de (certains) grands et des petits, eh bien ça mérite de scier un arbre. Qui a d’ailleurs été planté dans ce but : scintiller à Noël. Et après Noël, poubelle ! La honte. J’ai essayé le (petit) sapin en PVC, franchement, avec beaucoup de guirlandes (led!), ça passe. Et vous le resservez d’année en année. Je dis ça, mais… je vous comprends. 

Rafraîchir « le cercle familial »

Ensuite les invités : je ne sais pas vous, mais moi je suis toujours partagée entre le désir de ne laisser personne tout (e ) seul (e ) ces soirs-là, et le risque que « la mayonnaise ne prenne pas », le danger de casser l’ambiance tranquille des habitués, voire d’assister à des empoignades irrémédiables. Tout bien pesé, le jeu en vaut la chandelle : un nouveau - une nouvelle - dans le clan, ça rafraîchit, ça oblige à se tenir. Je dis ça mais… je vous comprends.

Boire, manger, trinquer, vive Rabelais !

Ensuite, l’art de recevoir : menu assis ? buffet ? champagne et picorages ? Chacun apporte quelque chose ? Avec évidemment sur la table des territoires « végé », « vegan », « saumon-free » et « foie gras végétal ». Les vins ? entre les bios, les nature, les « en bio-dynamie »… ou ceux « contenant des sulfites », je ne sais pas vous, mais chez moi, ce sont toujours les « sulfites » qui se boivent le plus. Sans culpabilité. En fait dans nos contrées, la bouffe et la boisson restent des domaines où le terrain d’entente et la tolérance sont le plus faciles à trouver. C’est bien pour cela que, de Versailles au bistrot du coin, les Français signent leurs contrats à table.  

Minimale ou maximale, tenue de soirée exigée

Et comment on s’habille ? A Paris, la question a son importance. Ne pas faire endimanché (e ) tout en marquant la fête. Le noir, valeur refuge, se pique de paillettes pour les orthodoxes, de broches-fleurs ou bijoux fous pour les décalés (es). Je conseille de ne pas sombrer dans l’inévitable duo vert sapin et rouge Noël assorti à votre déco. Mais clairement, même en cachemire ivoire, le sweat à capuche est du plus mauvais goût.

Nos « ego » et nous !

   Enfin, les sujets de conversation. Cette année, entre Israël, Trump, l’Ukraine, Macron, Notre-Dame, la Syrie… les prétextes aux clashes sont si nombreux que je conseille de parler de soi, et de poser des questions à son voisin, sa voisine sur ses pensées profondes, son vécu, ses expériences :  apprenons à nous ouvrir les uns aux autres, à décrire nos états d’âme. Comme disait l’autre, à raconter l’intime, on touche à l’universel. Au pire on risque une ou deux railleries. Le rire, rien de tel pour désamorcer. Bon. Je dis ça, mais… je vous vois venir. Fatigué d’avance, espèce de blasé. Voilà l’effort suprême : rassembler son énergie, et faire semblant d’y croire.

Catherine Schwaab